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Stonehouse, ou la farce politique d’un ministre disparu

17 juillet 2025
Par Sarah Dupont
“Stonehouse”, le jeudi 17 juillet 2025 sur Arte.
“Stonehouse”, le jeudi 17 juillet 2025 sur Arte. ©Arte

En 1974, un député britannique s’évapore sur une plage de Floride. Cinquante ans plus tard, sa chute inspire une fiction drôle et mordante, portée par Matthew Macfadyen. À (re)découvrir ce 17 juillet sur Arte.

Mini-série britannique en trois volets de 55 minutes, Stonehouse avait été initialement diffusée en 2023 avant de trouver un second souffle en France sur la plateforme Arte.tv début 2024. Inspirée de faits réels, elle revient sur le destin ahurissant de John Stonehouse, député travailliste et ministre déchu, qui simula sa propre mort pour fuir un scandale.

Une fiction jubilatoire

Le scénario s’ancre dans les années 1970. Brillant orateur, ancien ministre de l’Aviation, Stonehouse est rattrapé par une double vie tissée entre espionnage pour le régime tchécoslovaque et manœuvres financières douteuses. En novembre 1974, il abandonne ses vêtements sur une plage de Floride, espérant refaire sa vie en Australie avec sa secrétaire. L’affaire, aussi romanesque que pathétique, avait fait trembler le parti travailliste.

Stonehouse©Arte

Matthew Macfadyen incarne ce personnage insaisissable, entre grandeur déchue et pure bêtise politique. Pour The Guardian, il est « un méchant brillamment mauvais dans [une] aventure amusante et mortelle ». Le comédien, déjà salué pour son rôle dans Succession, compose ici une partition où l’homme politique joue « comme un bouffon insouciant ».

Un jeu d’acteur remarqué

Télérama parle d’« un héros dévoré par l’hybris », saluant une série qui « navigue de la farce à la mélancolie » sans perdre de vue son sujet : la faillite morale d’un élu. Le Figaro TV Magazine évoque quant à lui des acteurs « incomparables », avec un protagoniste à la fois « mauvais espion, mauvais amant, piètre mari, politicard sans envergure » tandis que Keeley Hawes incarne Barbara – sa femme – avec une sobriété poignante.

Stonehouse©Arte

Écrite par John Preston (A Very English Scandal), Stonehouse a aussi convaincu les critiques par son esthétique vintage et sa mise en scène soignée et originale. TV Magazine évoque ainsi une œuvre « à mi-chemin entre OSS 117, Mr Bean et La panthère rose ». À La Croix, on souligne le choix audacieux de faire de la médiocrité le cœur du récit : « Ce biopic fait son miel de sa lâcheté, de sa cupidité et de son égoïsme ».

Au-delà de la caricature, la série interroge le pouvoir, ses excès et ses aveuglements et évoque, en creux, une certaine tradition britannique du scandale politique. « Le public britannique, à l’exception de la famille de Stonehouse bien entendu, a été conquis », précise d’ailleurs TV Magazine. L’avertissement en ouverture précise que l’histoire a été « réimaginée à des fins dramatiques ». Le reste, hélas, est rigoureusement authentique.

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